4l4             MEMOIRES DE PIERRE DE l' ESTOILE.
après fit la lecture de l'écriture (0 que les royalistes lui avoient donnée, et qui étoit publique dans toute la ville; et en Ia lisant il s'arrêta sur quelques points, pour informer la compagnie de la maniere dont lui et ses collègues s'étaient comportés ; et cela , pour ré­pondre à aucuns bruits qu'on avoit répandus, que lui et ses collègues avoient éto les dupes des royalistes. Cependant la lecture de cette écriture avoit fait di­verses impressions sur les esprits > et donné occasion à divers sentimens sur la continuation de la conférence, et sur la maniere de répondre à ladite écriture. U fut néanmoins arté qu'on penserait à faire une bonne réponse.
En ce même jour auquel le duc de Mayenne avoit promis aux Espagnols d'ouïr leurs propositions, une assemblée particuliere fut tenue pour cela chez le légat, à laquelle se sont trouvez le duc de Mayenne, l'archevêque de Lyon et l'évêque de Senlis ; de la part du clergé, La Chastre et Montbolin ; de la part de la noblesse, La Chapelle-Marteau et Bernard ; de la part du tiers-Etat, les ducs d'Aumale et d'Elbeuf, et le cardinal Pelevé ; et de la part des Espagnols, le duc de Feria, Tassis et d'Ibarra.
Les députés ont demandé à ces derniers s'ils avoient quelques propositions particulieres du Roy leur maître. A quoi le duc de Feria, après un long discours sur les louanges du roy Catholique, sur sa libéralité en vers la France, à laquelle il avoit donné six millions d'or; sur les vertus royales de l'infante, qui étant née de la fille
(-) Fit la lecture de récriture : Cet écrit contenoit ce ifae Farcheréqne de Bourges avoit dit sur la conversion da Roy. Il en fat fait plusieurs copies, qui furent répandues dans toute Ia France.
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